L’Argonne est une région naturelle longue d’environ 60 kilomètres sur 12 kilomètres de large, constituée d’un relief escarpé dont les crêtes les plus hautes atteignent 350 mètres d’altitude, de nombreux ruisseaux parcourent le fond des ravins abrupts. Sa forêt humide est très dense, elle est quasi impénétrable, composée d’arbres séculaires, de chênes, d’hêtres, son sous-bois est parsemé de ronciers, buissons, lierres, petites et hautes futaies. Elle forme une barrière naturelle Nord-Sud.

Au lendemain de la bataille de la Marne, La V^ème Armée allemande en retraite s’arrête sur la ligne Ville-sur-Tourbe, Servon, Binarville, Apremont, Montfaucon. Le 15 septembre 1914, les troupes françaises lancent des assauts pour prendre Servon et Binarville qui restent finalement dans les mains allemandes. Les Allemands vont repousser les Français dans cette forêt impénétrable. Ceux-ci résistent dans les pavillons de chasse qu’ils ont fortifiés : Bagatelle, St Hubert, Barricade… Le 15 octobre 1914, les Allemands prennent le pavillon de Bagatelle, de chaque côté on creuse des tranchées, le front se fige et débute ici la guerre de position.

L’Argonne est un verrou entre deux fronts : celui de la Champagne, à l’Ouest et celui de Verdun, à l’Est. Il est primordial pour les adversaires d’assurer la liaison entre ses deux secteurs de combats.

Cette région connaitra les combats durant toute la guerre dont l’année majeur sera 1915. Les troupes en présences vont s’adapter à ce terrain si particulier, y creuser d’innombrables abris et galeries souterraines, y expérimenter de nombreuses armes, c’est ici aussi que la guerre des mines connait une ampleur jamais vu ailleurs. 

L’année 1918 sera marquée par l’offensive Franco-Américaine « Meuse – Argonne » qui va repousser les allemands plus au nord et qui se déroulera jusqu’à la signature de l’armistice le 11 novembre 1918.